09 janvier 2008

Ici

(Avant de lire ceci, il faut sélectionner "l'entraille: Histoire au feu de bois" pour lire l'histoire depuis le début, j'espère que ça vous plaira:))


Son sac est récupéré et complètement desséché. Il reprend sa route.
Un morceau de bois en guise de canne, ah! qu'il est beau cet assassin vagabond.
Le visage semble attristé, ou plutôt indifférent, vide; il a un but à accomplir, il s'est promis d'y arriver. Il s'arrète un instant et se rend compte de cette marque qu'il a sur l'avant bras: une marque de son assouvissement lorsqu'il était encore dans la maison initiale. Il s'assoit et prend dans sa poche la lime à ongle qu'il avait récupérée de sa morte femme.
En avant, en arrière, à gauche, à droite, sans cesse, sans arrêt, sa décision est prise, tout son passé doit disparaitre. Ce mouvement incessant de la lime sur sa peau devient toute l'oeuvre d'une vie, une goutte de sang se dilate en se mélangeant aux poussière de l'instrument et de la saleté accumulée depuis son départ.
Le sang s'écoule en un mélange qui ne fait plus qu'un ensemble mi-liquide, mi-solide, qui pénètre dans la Terre.
Il n'a pas mal, quelle vision étrange que cet homme sans souffrance qui se lime un bras dans cette chaleur pesante qui le rend flou au loin comme si personne ne pouvait le voir, comme si il ne devenait plus qu'un mirage, une vision irréelle de notre esprit créateur de tant de folies.
La peau n'est plus, elles est déchiquetée et indissociable du mélange créé par le frottement. Il arrète afin de ne pas non plus aller jusqu'à l'os et perdre un bras qui lui permet de porter son sac, son pragmatisme est terrifiant, il n'a pas sourcillé une seule fois.
Il se relève et le sang continue de s'écouler lors de sa marche, suivant ses pas, traçant son chemin de manière indélibile.

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