20 janvier 2007

Envolée...


Juste un mot, une caresse tendre, un silence...
Elle écoute sans cesse la même mélodie, celle que l'on écoute seule, une cigarette se consumant aux bouts des doigts et un bon verre de ce vin qui lui fait tourner la tête à la première mise en bouche. De sa main le récipient ne cesse de faire ce mouvement circulaire qui lui rappelle inlassablement son état du moment, tout tourne, tout ne cesse de recommencer.
Une larme de ce nectar source de vie s'échappe, lui montrant une envolée. Accoudée au bar d'un pub aux allures irlandaises elle se regarde dans le miroir derriére le comptoir entre plusieurs bouteilles contenant un alcool inconnu de ses papilles. Elle ne se reconnait pas, son regard lui semble si vide, ses cernes semblent porter toute la misère du monde, ses yeux sont marqués par d'indélibiles ridules... Elle est adulte ou du moins en a un certain vécu. Le barman lui offre un dernier verre, c'est l'heure de la fermeture, il est temps pour lui de rentrer dans son studio retrouver sa si chère coke qui le tue et sans laquelle il ne pourrait vivre..
Lucy prend son verre et se lève de son tabouret pour laisser aller son corps dans des mouvements imprécis qui laisse transparaitre une certaine grâce à travers sa robe aux fines bretelles, ses cheveux sombres caressent langoureusement le haut de ses épaules, ils vont et reviennent sur sa peau blanche satinée. Ah ce son de jazz qui lui plait tant l'emporte dans une transe si sensuelle. Elle chantonne, danse, charme son seul spectateur qui se laisse subjuger par cette vision hors du temps. Les lumières tamisées laisse deviner deux regards qui se croisent sans se montrer. Les premiers espoirs naissent dans ces deux coeurs de jeunes adultes croyant connaitre tous les secrets du monde. La musique cesse et l'invitation arrive comme l'a toujours voulu le renouvellement de l'espèce. Triste réalité et pourtant si vitale, si humaine. Le rideau tiré dans un crissement aigu semble être à l'intérieur de son cerveau, elle ne veut plus de ses sons de vie. Ils traversent plusieurs rues sans regarder, ils n'ont pas peur, ils sont aveuglés par cette assurance de la jeunesse que rien ne peut leur arriver, et puis, de toute façon ils n'ont rien à perdre, rien n'est grave... Inconscients. Ils rient aux éclats d'un rien, se regardent avec cette étincelle dans le regard présente depuis la nuit des temps.


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