08 mars 2007

Trois heures du matin

-"Lève toi enfoiré!!!!!!!!!! Meurtrier, assassin, ma soeur, pourquoi, non ce n'est pas possible, pourquoi? Lève toi!"
Le frère de la petite poupée rose venait de rentrer... Pourquoi avait-elle dit être seule? Il ne l'aurait jamais tuer. Si seulement elle avait su que son frère de deux ans son aîné la recherchait depuis ces trois dernières années, qu'il avait réussi à se sortir des bras de son "maître"...
Dans les pleurs la haine se dessinait.
La nuit était dans son plein, l'homme au chapeau feutré bondit de surprise mais aucune crainte dans son réveil, juste de l'étonnement et finalement, il ne le savait que trop bien, l'Homme n'est qu'un producteur de mensonges.
- "Décidemment, on ne peut plus faire confiance à personne", dit-il sans émotion. "Elle, ta soeur, m'avait dit être seule et avoir perdu toute famille, encore un leurre pour me pousser à bout, me provoquer et me traiter comme un chien, trouves tu ça humain?"
Le frère se trouva confus, assis prés de l'unique membre de sa famille qui ne fut pas décimé par la pauvreté, la main sur ce corps si frèle et froid malgré la lourdeur de cette nuit si effrayante, il ne faisait que pleurer de rage et se trouvait en face d'un homme bien plus glacial que la mort.
-"Tu vas le payer, de mes propres mains" et dans un geste insensé il se rua vers cet assassin.
Le vagabond le saisit par les bras et le fit voltiger à travers la case, il n'avait pas bougé d'un centimètre. Il ne semblait pas aussi fortement batti que le frère et n'avait pourtant pas en lui cette rage qui décuple tant nos moindres gestes...
Le frère se releva pour recommencer mais là il chuta, le tibia de sa jambe droite sortant de sa chair.
L'étranger vint pris de lui, celui qui ne pouvait plus bouger, le souleva et le fit tourner, danser tel un toreador pronant sa proie sur la fin et montrant ainsi sa toute puissance.
- "Tourne, tourne mon ami solitaire, il est temps de tourner sans fin et cesse de hurler, tu n'entends pas cette musique si entrainante venant des cieux, elle t'appelle, vient à ta recherche, tu ne peux entraver mon chemin, j'ai beaucoup de choses à faire mon ami et là il est temps pour toi de tirer ta révérence."
Le frère ne cessait de hurler, la faune extèrieure semblait prise de stupeur et d'émerveillement, le silence régnait comme attendant le point final des cris preçant d'un mourrant.
Il le jeta à terre, le blessé se replia sur lui même et regarda cet os si mal situé.
- "Ne t'inquiète pas mon enfant, il y a des souffrances bien pires, et je te les épargne, un jour tu comprendras, tu seras reconnaissant de ce que je fais pour toi."
-"Je vous en prie, supplia t-il, pourquoi?"
Le vagabond mis sa main dans sa poche pour en sortir un vieux couteau récupéré dans la maison familiale et lui planta d'un coup bref dans la poitrine. Il ne pouvait plus bouger mais vivait encore. Il lui enleva ses vêtement et le poussa contre sa soeur.
Il resta là, debout, regardant ces deux corps nus accolés, il trouvait ça tellement beau.
Le frère se vidait de son sang sur sa soeur, il l'accompagnait dans la mort, une scène biblique aux yeux de l'étranger qui avait d'un coup un regard si attendri.
Il reprit sa besace et ramassa son chapeau feutré après l'avoir dépoussiéré d'un coup de main.
La route est encore longue, ce n'est pas plus mal de partir dans la nuit.
La marche de l'étrange vagabond continua.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

la musique classique ca a du bon! mouarf je veux la suite ...