27 mars 2007

Le temps?

Il est assez etrange de se demander si nous allons vieillir, c'est un fait et ce n'est plus vraiment à prouver.
Cependant prenons nous vraiment conscience de ce que cela représente, outre le fait que nous devenons de plus en plus impotent... Le regard finalement reste toujours aussi jeune, ou plutot immortel, traversant les âges et le temps sans une seule ride.

10 mars 2007

A quatre pattes

Il marche dans la nuit, il a l'impression de ne plus sentir la fatigue.
Seul.
Son regard semble tellement vide de toute expression, son âme ne parle plus.
Silence.
Son but, sa destinée, a en t-il seulement une idée...
Agonie.
Valladolid, drôle de nom pour une ville du Mexique. Le panneau l'indiquant disait aussi au vagabond qu'il se trouvait toujours dans le Yucatan...
Les mouches ne l'ennuient plus la nuit, c'est pour cela que le jour le rend si nerveux.
Ses pieds ressentaient de plus en plus les cailloux s'éparpillant sur son chemin. Le sable sous ses pas avaient disparu...
Il sentit l'odeur fraîche d'un ruisseau, le son calme et régulier d'un écoulement goutte après goutte, l'apaisement devait être proche.
Il avançait à la lueur blanchâtre de la lune qui elle seule révélait ses cernes désséchées par le temps et la souffrance. Les pupilles dilatées, la langue pendante, il se dirigeait à la source paisible.
S'abreuver, c'était la seule obligation que son corps lui imposait. Décharné, il le devenait mais il devait attendre encore, faire ce qu'il s'était promis sur cette terre avant de ne plus obéir à son envelloppe charnelle.
Les pas lourds le menaient vers un endroit sombre, c'était comme une grotte, les rochers poussaient au-dessus de sa tête, un endroit clos s'ouvrait à lui.
Il ne voulait surtout pas risquer de cogner sa lourde besace qui devenait de plus en plus légère avec le temps. Il prit son sac contre sa poitrine et se mit à traverser un tunnel de pierre.
La lune semblait revenir faiblement au bout du parcours frais et sombre.
Ses chaussures se remplirent d'eau. Il se baissa au sol et se mit à lécher la roche humide, il put même boire avec le creux de ses mains.
La roche lui sembla idéale pour allonger son corps si frèle avec son sac serré dans ses bras.
Il s'endormit.

08 mars 2007

Trois heures du matin

-"Lève toi enfoiré!!!!!!!!!! Meurtrier, assassin, ma soeur, pourquoi, non ce n'est pas possible, pourquoi? Lève toi!"
Le frère de la petite poupée rose venait de rentrer... Pourquoi avait-elle dit être seule? Il ne l'aurait jamais tuer. Si seulement elle avait su que son frère de deux ans son aîné la recherchait depuis ces trois dernières années, qu'il avait réussi à se sortir des bras de son "maître"...
Dans les pleurs la haine se dessinait.
La nuit était dans son plein, l'homme au chapeau feutré bondit de surprise mais aucune crainte dans son réveil, juste de l'étonnement et finalement, il ne le savait que trop bien, l'Homme n'est qu'un producteur de mensonges.
- "Décidemment, on ne peut plus faire confiance à personne", dit-il sans émotion. "Elle, ta soeur, m'avait dit être seule et avoir perdu toute famille, encore un leurre pour me pousser à bout, me provoquer et me traiter comme un chien, trouves tu ça humain?"
Le frère se trouva confus, assis prés de l'unique membre de sa famille qui ne fut pas décimé par la pauvreté, la main sur ce corps si frèle et froid malgré la lourdeur de cette nuit si effrayante, il ne faisait que pleurer de rage et se trouvait en face d'un homme bien plus glacial que la mort.
-"Tu vas le payer, de mes propres mains" et dans un geste insensé il se rua vers cet assassin.
Le vagabond le saisit par les bras et le fit voltiger à travers la case, il n'avait pas bougé d'un centimètre. Il ne semblait pas aussi fortement batti que le frère et n'avait pourtant pas en lui cette rage qui décuple tant nos moindres gestes...
Le frère se releva pour recommencer mais là il chuta, le tibia de sa jambe droite sortant de sa chair.
L'étranger vint pris de lui, celui qui ne pouvait plus bouger, le souleva et le fit tourner, danser tel un toreador pronant sa proie sur la fin et montrant ainsi sa toute puissance.
- "Tourne, tourne mon ami solitaire, il est temps de tourner sans fin et cesse de hurler, tu n'entends pas cette musique si entrainante venant des cieux, elle t'appelle, vient à ta recherche, tu ne peux entraver mon chemin, j'ai beaucoup de choses à faire mon ami et là il est temps pour toi de tirer ta révérence."
Le frère ne cessait de hurler, la faune extèrieure semblait prise de stupeur et d'émerveillement, le silence régnait comme attendant le point final des cris preçant d'un mourrant.
Il le jeta à terre, le blessé se replia sur lui même et regarda cet os si mal situé.
- "Ne t'inquiète pas mon enfant, il y a des souffrances bien pires, et je te les épargne, un jour tu comprendras, tu seras reconnaissant de ce que je fais pour toi."
-"Je vous en prie, supplia t-il, pourquoi?"
Le vagabond mis sa main dans sa poche pour en sortir un vieux couteau récupéré dans la maison familiale et lui planta d'un coup bref dans la poitrine. Il ne pouvait plus bouger mais vivait encore. Il lui enleva ses vêtement et le poussa contre sa soeur.
Il resta là, debout, regardant ces deux corps nus accolés, il trouvait ça tellement beau.
Le frère se vidait de son sang sur sa soeur, il l'accompagnait dans la mort, une scène biblique aux yeux de l'étranger qui avait d'un coup un regard si attendri.
Il reprit sa besace et ramassa son chapeau feutré après l'avoir dépoussiéré d'un coup de main.
La route est encore longue, ce n'est pas plus mal de partir dans la nuit.
La marche de l'étrange vagabond continua.

Une histoire de "bourses"

Il est bien de constater que la pauvreté n'a rien de génant...
En effet la pauvreté s'affiche, telle est la loi du sac en plastique...
Un sac Auchan peut être reconnu soit parce que vous y êtes déjà allé, soit parce que vous avez une vue de lynx et que vous voyez à travers les doigts, l'enseigne Auchan étant bien discrètement écrite sur les anses (Je parle évidemment du sac jaune ou rouge qui s'affiche dans les rayons devenant un vrai produit de consommation). L'autre, le vert, ne présente aucune annotation de son origine, il est moins cher et de moins bonne qualité, mais il vient quand même d'Auchan et donc finalement est fort reconnaissable par tous... De plus sa transparence révèle à tous finalement ce que vous y achetez au cas où ceux qui vont dans les rayons Auchan ne prennent que du Lidl, juste pour faire parti des gens qui achètent dans ces grandes surfaces pour y acheter soi-disant de la marque. On ne trompe pas une société capitaliste comme ça, ou alors prenez le super sac jaune ou rouge, qui ne laisse rien transparaître, mais préserve au moins les apparences... Le contenant compte souvent plus le contenu, et cela marche vraiment pour tout...
Il est aussi possible de prendre le sac vert pour montrer à tous que vous, vous achetez de la marque, que vous avez les moyens et vous vous affichez ou alors ce qu'il contient est tellement hors de prix que finalement le beau sac ne peut être acheté ou encore vous avez les moyens oui mais le contenant compte peu; mais bon le doute persiste quand même donc vous restez présumé innocent d'exhibitionnisme capitaliste volontaire...
En ce qui concerne des sacs comme ceux de Leader price, là pas de possibilités de se cacher, tout le monde sait au moins où vous êtes allé et de quelle caste vous faites partis. Je m'explique: soit vous avez pris les sacs blancs laissant transparaître tout ce que vous y avez acheté juste pour voir quel type d'emballage ont vos aliments, "sophistiqué" ou minimaliste et desquels dépendent en parti les prix; soit vous avez pris les sacs plus solides, qui laissent moins tranparaitre ce que vous avez acheté mais l'origine du supermarché ne laisse quand même aucun doute et s'affiche au centre en prenant les deux tiers de ce fameux sac par le logo de cette si peu chère enseigne... Bref la pauvreté s'affiche, tout le monde sait où vous êtes, impossible de se cacher finalement. Les riches aussi sont obligés de s'afficher mais gardent un peu plus de retenue dans ses sacs, ils ont de l'éducation eux...
Et là, ce qui devient effrayant c'est que finalement celui qui paraît moins cher par ces deux contenants et son enseigne n'est plus vraiment celui qu'on croit...